5G : 434 médecins et 900 professionnels de la santé s’inquiètent d’un futur déploiement

Depuis l’annonce, faite par Proximus, le 31 mars dernier, de lancer un réseau 5G  » light « , de nombreux boucliers se sont levés pour s’opposer à cette stratégie de l’opérateur. Depuis cette date, plusieurs communes (Mons, Charleroi, Crainhem, etc.) ont réagi en demandant à Proximus de geler ses projets. Proximus a d’ailleurs, depuis, suspendu la 5G dans plusieurs communes wallonnes, notamment.

Le débat autour de la 5G est (re) lancé. C’est à présent au tour de médecins et de professionnels de la santé en Belgique de s’interroger. Ils signent une carte blanche, https://next.electrosmogappeal.be/index.php/s/rjDPJNxyCQQJpxS#pdfviewer, où ils demandent au gouvernement de faire respecter le principe de précaution. Pour ces professionnels de la santé, l’exposition de la population aux rayonnements électromagnétiques de radiofréquences/micro-ondes n’a cessé d’augmenter ces dernières décennies, la 5G augmenterait cette exposition.

Rien ne prouve l’absence de risques pour la santé

Selon les signataires de la carte blanche, l’innocuité de cette exposition n’a jamais été démontrée. Ils rappellent que depuis 2011, les rayonnements électromagnétiques utilisés par les technologies sans fil sont considérés par l’OMS comme possiblement cancérigènes, en partie à cause des risques de gliomes et de neurinomes acoustiques chez les utilisateurs de longue date de téléphones cellulaires. Il conviendrait donc, selon les signataires, d’appliquer le principe de précaution. Ils se réfèrent à la résolution 1815 de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. Lorsque des risques graves et possiblement irréversibles ont été identifiés, l’absence de certitude ne doit pas servir de prétexte à remettre à plus tard des mesures pour protéger l’environnement et la santé.

Les médecins et les spécialistes de la santé qui signent cette carte blanche estiment que les normes prévues pour le déploiement de réseaux comme celui de la 5G ne prennent pas suffisamment de variables en compte. Si elles tiennent compte de l’échauffement des tissus lors d’une exposition de durée limitée, elles ne tiennent pas compte des expositions prolongées et/ou répétées, ni des effets biologiques non thermiques qui surviennent à des valeurs inférieures aux valeurs actuellement autorisées. Les fœtus, les enfants, les adolescents, les personnes âgées, par exemple, ne seraient pas assez protégés.

Les signataires évoquent plusieurs études qui confirment l’existence d’effets biologiques induits par l’exposition à des rayonnements électromagnétiques RF/MO émis par les technologies sans fil. Il est question de lésions de l’ADN, par exemple. Une étude réalisée en 2018 sur des rats montre que l’exposition aux régions électromagnétiques augmente la survenue de tumeurs, notamment du cerveau.

Au vu des éléments rassemblés, les signataires de la carte blanche estiment qu’il serait inconvenant d’oser continuer à clamer que tout cela ne représente aucun danger pour la santé.
 

Et la 5G ?

Pour les signataires, le déploiement de la 5G aggravera la situation. Elle nécessitera des normes plus souples que celles existantes. La multiplication des antennes relais nécessaires à l’installation d’un réseau 5G imposera une augmentation des niveaux d’exposition des populations. Cela équivaudrait, précisent les signataires, à une infraction au code de Nuremberg puisqu’il s’agirait de réaliser une expérimentation sur l’humain, sans son consentement, sans certitude que le bénéfice pour la société soit plus important que le risque encouru.

Les médecins et professionnels de la santé demandent donc aux mandataires publics de prendre les mesures nécessaires pour appliquer le principe de précaution, pour obtenir un moratoire sur le déploiement de la 5G en attendant des études d’impact sanitaire, pour sensibiliser les citoyens à un usage raisonné des objets connectés sans fil et, enfin, pour fixer des normes d’exposition réellement protectrices.

Source RTB